3ème conférence sociale et après ?
Les syndicats gêneraient-ils dans le paysage social, voire politique de notre pays ? Pourquoi donc toujours les harceler en leur rappelant leur nombre d’adhérents et leur faible représentativité ?
Il n’y a que 7 à 8 % de syndiqués en France, bien moins qu’en Europe du nord, dit-on… Soit. Comptabilise-t-on pour autant les «encartés » politiques – nettement moins nombreux que les syndiqués – lors des élections ? Adhérer est une chose, s’exprimer et voter en est une autre. Et être utile au monde du travail et à la société tout entière une 3ème.
En 2008, la réforme de la représentativité syndicale a mis en place un nouveau système de mesure d’audience qui dépend à présent des résultats obtenus lors des élections professionnelles (délégués du personnel, comité d’entreprise) qui se déroulèrent entre 2008 et 2012. En novembre 2013, le ministre du Travail, saisissant le prétexte d’un désintérêt des salariés dont 25 % seulement s’étaient déplacés pour voter en 2008, décida de supprimer les prochaines élections prud’homales prévues en 2015.
Le dernier homme politique élu dans la région, le député de la 21ème circonscription du Nord qui fut celle de J.-L. Borloo, l’a été dimanche 29 juin. On ne va pas lui rappeler, lui reprocher pendant toute la durée de son mandat de n’avoir été élu que par 72 % des 23 % de participants au scrutin. On déplore de plus en plus régulièrement le faible taux de participation aux élections politiques, mais on ne conteste jamais la représentativité de l’élu… Pourquoi en serait-il différemment pour les syndicats ?
Au-delà de l’écume perceptible dans les médias, les organisations syndicales sont en première ligne dans le dialogue social quotidien, elles jouent un rôle primordial de maintien des bonnes (de préférence) relations sociales. On verrait vite à quel point elles étaient utiles et combien elles manqueraient si elles n’étaient plus là.
PM- élu SEP 59/62 CFDT