27 janv : Mobilisation de l’Ecole pour les valeurs républicaines

La Fep-CFDT soutient les objectifs mais s’interroge sur les moyens

Najat Vallaud-Belkacem a présenté, jeudi 22 janvier, 11 mesures « symboles de la grande mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République ». Sur le site du Ministère, on lit que « Laïcité et transmission des valeurs républicaines, citoyenneté et culture de l’engagement, lutte contre les inégalités et mixité sociale, mobilisation de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sont au centre de ces mesures. La grande mobilisation pour les valeurs de la République est celle de toute l’École, y compris l’enseignement agricole et l’enseignement privé sous contrat… ».

Nous soutenons ces intentions et apprécions que mention soit faite de l’enseignement agricole et de l’enseignement privé sous contrat. Mais le plus difficile reste à faire pour mettre en œuvre concrètement ces 11 mesures. Le passage aux exercices pratiques pourrait décevoir si « La mobilisation de l’Ecole pour les valeurs républicaines » créait une dynamique éphémère. Or, c’est dans la durée que l’ensemble des actions peuvent avoir une chance d’être pleinement signifiantes et à la condition qu’elles puissent s’harmoniser avec ce qui se fait déjà et non en s’y superposant.

La mesure numéro 2, rétablir l’autorité des maîtres et les rites républicains, exigera une certaine pédagogie afin qu’elle ne conduise pas à forger l’idée d’un retour à l’Ecole d’antan. La mise à disposition d’outils devra s’accompagner d’une aide à leur bonne utilisation au risque sinon d’être délaissés. La refondation de l’Ecole est plus que jamais nécessaire. Et dans ce cadre, l’Ecole de la bienveillance ne se décrète pas. Elle se cultive et s’expérimente au quotidien.

Enfin, si l’enseignement privé sous contrat fait partie de l’Ecole, ce que nous croyons, il ne suffit pas de l’affirmer. Nombre de mesures sont inapplicables en l’état pour des raisons strictement réglementaires. Seront-elles laissées comme à l’accoutumée à la libre appréciation de l’enseignement privé pour les mettre éventuellement en œuvre ou l’Etat réfléchira-t-il, et nous le souhaitons, aux moyens nécessaires pour qu’ils puissent être mis en œuvre ?

Bruno Lamour, Secrétaire général de la Fep-CFDT