12 dec : Le calendrier de l’avent de nos précaires : J8

… des petits contrats, l’incertitude d’être ou non prolongé et un bas salaire !

Je suis maître auxiliaire depuis six ans. Les premières années ont été une succession de petits contrats et des fois, les vacances scolaires, non comprises !
Sans compter que les contrats arrivent souvent longtemps après l’installation sur le poste… En outre, chacun sait que pour le calcul d’ancienneté, il faut éviter les temps non travaillés. J’avais la chance d’avoir le droit à pôle emploi en commençant mais il fallait attendre des fois trop longtemps la fameuse “ activité réduite ”, sésame sans lequel vous n’avez rien.
Je passe sur les petits soucis d’absence de SFT ou autres… La précarité de notre profession de remplaçant se traduit par des petits contrats, l’incertitude d’être ou non prolongé et un bas salaire. Depuis deux ans, je vis le pire : non rémunération du premier mois de l’année, salaire versé sous forme d’un acompte en octobre, le reste en novembre. L’année dernière, le rectorat s’est défendu en me disant que je n’étais pas la seule… Cette année, une personne m’a conseillée de faire un courrier en indiquant que l’absence de paye était due au manque de personnel et qu’effectivement, il était impossible de me régler entièrement mon dû du mois de septembre sur celui d’octobre.
Au lieu de nous faire passer un concours pour entrer dans le métier, on ferait mieux de garder ceux qui ont tenu trois ans dans cette situation humiliante de maître auxiliaire… C’est quand même la preuve d’une motivation suprême !
En mai 2017, j’ai gagné mille quatre cent trente-cinq euros. Heureusement que certains directeurs, certains parents d’élèves et les élèves savent se montrer reconnaissants. Pourquoi se battre sinon ? Merci de m’avoir proposé ce droit à l’expression, même si, du coup, j’ai quand même peur des conséquences. En espérant que vous saurez être mon défenseur en cas de besoin.