Voilà six ans que je suis suppléante et que dire de ce statut ? “ La dernière roue du carrosse ” ?
On sait nous contacter quand il y a un besoin mais en échange, il n’y a aucune reconnaissance, aucun retour, aucune prise en compte de nos propres besoins. Ainsi, pourquoi n’a-t-on pas le droit, la possibilité, de faire des vœux ? Pourquoi n’y a-t-il pas de commission de l’emploi pour nous ?
Notre « statut » n’est pas pris en compte. Une année, j’avais quatre écoles différentes et six ou sept niveaux. Je ne décrirai pas ici les heures passées dans les préparations. Pour quel remerciement ? Suppléer et partir dans l’indifférence la plus totale ? N’être qu’un « bouche trou » ? Est-il normal de nous considérer ainsi ? Nous travaillons comme les titulaires, voire même parfois plus alors pourquoi ce sentiment de n’être qu’un « kleenex » ?
Suppléant, c’est du stress au quotidien mais aussi pendant la période estivale car nous ne savons jamais vraiment ce que sera notre avenir. Nous sommes prévenus au dernier moment. Au début, on me disait, “ tu es nouvelle sur le circuit des suppléantes donc on place d’abord les anciennes ”. mais maintenant que je fais partie des anciennes, je vois bien que cette “ règle ” n’est pas respectée.
Quant au salaire, il est gelé ! Et quand on nous propose un poste bancal (33 % par exemple), on ne peut qu’accepter et se dire qu’on n’aura pas de salaire complet et qu’il faudra se débrouiller. Refuser de toute façon signifie être placé en bas d’une liste et donc ne recevoir que quelques rares propositions.
Parfois, nous avons également beaucoup de kilomètres à faire pour nous rendre sur nos lieux d’affectation mais cela n’est pas pris en compte : ni frais d’essence, de voiture, de garderie ou étude pour les enfants…
Concernant l’accueil dans les établissements, il est variable. Cela peut être super comme cela peut être “ l’enfer ”.
En tout cas, une chose est certaine, c’est que pour faire ce métier, il faut être passionné et pour être suppléant encore plus car même au concours, il y a des allusions fort déplaisantes. On ressort de l’oral et on sait déjà, pas besoin d’attendre, la réponse négative. Est-ce normal ?