19 MAI : POSTES D’ENSEIGNANTS : AGIR POUR L’EMPLOI

Afin d’infléchir pour la rentrée 2022 la politique de l’emploi actuellement menée, la Fep a décidé de sensibiliser les parlementaires, les candidat·es aux élections locales et les préfet·es. Il faut en effet peser dès maintenant sur le projet de loi de finances 2022 et la prévision du nombre de postes pour l’Éducation nationale et l’enseignement agricole.

Une action de lobbying pour ne pas voir reconduite la réduction des emplois d’enseignant·es, actée pour septembre 2021, et en finir avec une politique erratique et créatrice de précarité et d’inégalité. Les militant·es s’appuient sur quatre revendications principales lors de leur rencontre avec les décideur·euses.

NON À LA PONCTION DE SERVICES POUR L’ALTERNANCE

La réforme de la formation initiale est coûteuse en postes. Si la Fep ne conteste pas la mise en place de stages en alternance pour les étudiant·es du futur master Meef, ce qu’elle n’accepte pas en revanche, c’est que l’on ponctionne 380 emplois d’enseignement pour les organiser. Ainsi, au lieu des 239 que le privé devait déjà rendre à la rentrée prochaine, c’est à 619 que se monte l’addition !

NON À L’AUGMENTATION PERNICIEUSE DES HSA

Le ministère a beau jeu d’octroyer l’équivalent de 499 temps pleins en HSA pour compenser ce retrait et préserver les moyens d’enseignement. Mais cela signifie en réalité demander plus de travail à moins de professeur·es, et à moindres frais. Car sous cette apparente générosité se cachent en fait des économies aux dépens des enseignant·es − qui n’en sont pas toujours conscient·es −, une HSA coûtant globalement nettement moins qu’une heure poste. La politique des HSA, c’est aussi le principe du travailler plus pour gagner plus, alors que depuis des années les tâches des professeur·es se sont alourdies sans que les salaires ne progressent.

Par ailleurs, les HSA, limitées dans le temps, ne constituent pas de l’emploi pérenne et plus on y a recours, plus le nombre d’enseignant·es remplaçant·es ou travaillant à temps incomplet croît, instaurant de la précarité. Enfin, elles contribuent à accentuer la différence entre les femmes et les hommes, qui se creuse à mesure qu’elles augmentent. Voir notre affiche sur les HSA.

HALTE AU STOP AND GO POUR LE RECRUTEMENT

Un rapport du Cnesco pointe les conséquences négatives d’une politique inconstante en matière de recrutement. La Fep l’a observé : les candidat·es se découragent progressivement et se détournent de l’enseignement lorsque des emplois sont supprimés ; alors, quand leur nombre augmente à nouveau, le vivier est vite épuisé, laissant des services vacants. Elle réclame donc une politique de recrutement qui s’inscrive dans la durée, en lien avec les besoins démographiques, et souhaite des indicateurs au moins bisannuels concernant les futures ouvertures de postes. De cela dépend aussi l’attractivité du métier.

OUI À UNE OFFRE DE FORMATION LARGE DANS LES TERRITOIRES RURAUX

Au nom de l’équité, la Fep revendique l’accès à une offre de formation diversifiée pour les élèves des zones rurales et le maintien des établissements scolaires qui participent à la continuité des services publics dans ces territoires.

Leurs interlocuteur·rices sauront, à n’en pas douter, entendre les équipes Fep et faire valoir leurs demandes. Il y va de la qualité de vie au travail des professeur·es comme de la qualité de l’enseignement.

Centre national d’étude des systèmes scolaires, Politiques de recrutement www.cnesco.fr