17 déc : calendrier de l’avent de nos précaires, J12

Rémunération à la journée, absence de bulletin de salaire !

Je n’ai pas obtenu le concours mais étant donné que je détenais un master 1 en sciences de l’éducation, j’ai décidé de m’inscrire pour effectuer des suppléances en attendant de le repasser ultérieurement !
J’ai rapidement été convoquée fin juin pour passer le premier entretien en vue d’obtenir le préaccord collégial.
J’ai ensuite été contactée début septembre pour un contrat concernant des décharges de direction au sein de sept écoles différentes. J’ai assisté à une réunion d’information où j’apprendrai que les suppléants étaient rémunérés à l’échelon 1, soit 1486,32 euros bruts.
J’ai commencé à percevoir mon salaire début octobre (nous avions été prévenus que pour le premier mois, il y aurait du retard). Ayant perçue une partie du salaire prévu, je pensais recevoir le reliquat ultérieurement. Après plusieurs semaines, j’ai décidé de contacter le service qui s’occupe de la rémunération des suppléants. On m’apprit que j’allais être rémunérée à la journée (donc ni mes weekends, ni mes mercredis n’allaient être payés) et que cela était tout à fait normal compte tenu de mes remplacements et de la spécificité de mes contrats.
Pour le premier mois, ayant travaillé deux jours dans chaque école (quatorze jours), j’ai perçu un salaire de moins de 500 euros qui n’a même pas couvert les frais de garde de mon fils. Par la suite, je percevais environ 300 euros par mois selon les mois et un complément pendant les vacances scolaires.
Autre subtilité, j’ai commencé les suppléances en septembre mais je n’ai pas eu de bulletin de salaire pour ce mois travaillé. Les bulletins ne sont de toute façon pas lisibles. Ils sont très difficiles à déchiffrer et aucune heure de travail ne figure dessus (temps de travail : zéro heure).
Les attestations employeurs comptabilisent cinq heures de travail effectuées par jour. Or, pour une journée, selon l’école où je devais me rendre (jusqu’à trente minutes de route de mon domicile) je ne travaillais pas cinq heures mais plutôt entre huit et dix heures. Ajoutons à cela, les corrections de copies et la préparation du matin pour la classe puisque je n’avais, d’une journée à l’autre, ni les mêmes écoles ni les mêmes élèves.
Je me suis inscrite pour suivre une formation au début des vacances de la Toussaint. Elle se déroulait sur deux jours : « Adapter sa pratique pédagogique au contexte ». Les frais kilométriques devaient être remboursés mais en fin de formation, nous avons appris que nous serions remboursés sous certaines conditions. Mes frais kilométriques n’ont jamais été pris en charge.
Compte tenu de la mutation de mon mari qui devait intervenir prochainement, j’ai décidé de mettre un terme à mes suppléances. Au moment de mon déménagement, dans une nouvelle ville, on m’a proposée des suppléances que j’ai refusées afin de ne pas revivre cette situation extrêmement
précaire.

« Maître délégué.e, je suis précaire »
Je témoigne !