[RÉMUNÉRATION DES ENSEIGNANTS]

Chaque année, l’OCDE publie un rapport sur l’état de l’Éducation dans le monde. La presse s’est emparée de ce rapport pour signaler la faiblesse des salaires des enseignants en France. Comparée aux autres pays de l’OCDE, leur rémunération en début de carrière est inférieure en moyenne de 10 %. Après dix ou quinze ans d’ancienneté, l’écart s’accentue avec ces pays pour atteindre au moins 18 %.

Cette situation a perduré ces dernières années puisqu’entre 2005 et 2019, les salaires statutaires des enseignants ayant 15 ans d’expérience et les qualifications les plus courantes ont augmenté en moyenne dans les pays de l’OCDE de 5 % à 7 % alors qu’en France, les salaires des enseignants à ces niveaux ont baissé entre 2 % et 5 % sur cette période (données prenant en compte le pouvoir d’achat de la consommation privée).

A la mi-octobre, ce n’est donc pas par hasard que Jean-Michel Blanquer évoque, lorsqu’il s’agit de la revalorisation du métier, d’augmenter les salaires en début de carrière. Pour cela, il faudra beaucoup plus que les 400 millions d’euros annoncés, surtout si cette somme est répartie entre une prime d’activité de 173 M€ et une prime d’équipement informatique de 178 M€. En effet, suivant les scenarii envisagés (revalorisation des 9 premières années ou des 18 premières années de carrière), l’augmentation des salaires irait de 7 euros mensuels (certifié 8ème échelon) à 135 € nets mensuels (2 et 3ème échelons) : le fossé qui nous sépare des autres pays européens est ainsi loin d’être comblé !